jeudi 25 février 2016

VICTOR HUGO ET L'AMOUR

Un demi-siècle d’amour mutuel entre Victor Hugo et Juliette Drouet, actrice française, qui ont eu «leur première nuit bénie» le 16-17 février 1833, date à partir de laquelle ils ont célébré chaque année l’anniversaire.

Voici quelques phrases d’amour :

Juliette (1833): Viens me chercher ce soir chez Mme K. Je t'aimerai jusque-là pour prendre patiente — et ce soir — oh! — ce soir je me donnerai à toi tout entière.

Victor (1838): Hier, ma Juliette, notre bonheur a eu cinq ans. Cinq ans! Les cinq plus belles années de notre vie. Comme ces cinq années ont passé vite, et comme elles ont été remplies de joies, d'émotions, d'épreuves, de caresses, d'amour! Cinq minutes pour la rapidité, cinq siècles pour la plénitude!

Juliette (1842): Quelle belle journée, mon amour, et probablement aussi quelle belle nuit si, comme je le désire et l'espère, tu la passes auprès de moi. Je t'aime, mon Victor adoré, je t'aime de tout mon coeur et de toute mon âme. Viens vite […].

Victor (1845): Ne laissons pas passer une année sans la marquer du doux souvenir de notre amour... Nous y avons été heureux neuf ans!

Juliette (1872): Quelle belle journée, aujourd'hui, mon bien-aimé! On dirait que février s'est souvenu que c'est le mois de ta naissance et le mois de notre amour, en inaugurant le premier jour avec un soleil de printemps […].

Juliette (1859): Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour, avec le premier petit rayon de notre mois anniversaire, bonjour, avec tous les doux souvenirs de notre passé lumineux, bonjour, avec toutes les calmes et radieuses espérances de l'avenir, bonjour. Je t'aime avec le même amour que le premier jour […].

Victor (1868): Cette date est double, et je veux la marquer deux fois d'un signe de lumière. Un doux trait d'union rattache le mercredi au mardi, et j'envoie mon plus profond souvenir et ma tendresse la plus émue au radieux matin du 17.

Victor (1883) : Cinquante ans d'amour, c'est le plus beau mariage.

vendredi 12 février 2016

LA SAINT-VALENTIN


(UNE CHANSON  D’AMOUR  ÉTERNEL)

Moi, je me suis répété notre histoire éternelle

d’amour tant de fois !

 

Elle est devenue un vrai roman romantique

au début de nos vies, une fois que nous avons décidé

d'aller vivre ensemble.

Notre amour jeune était un amour guerrier,

un amour qui était lui-même assoiffé d’amour,

un amour fougueux.

 

Je crois qu’aux vingt ans nous nous sommes

trouvés avec une dévotion mutuelle de nos corps

et en nous aimant si fort nous avons commencé à écrire

une histoire parallèle.

 

Je te faisais alors des cadeaux occasionnels,

une fleur, un bouquet de roses, un voyage à des coins solitaires

pour vivre notre amour en profondeur.

 

Au fil des années,

tu m’as fait aussi de grands cadeaux :

Tu m’as donné notre première fille : Victoria.

Victoire est aussi le prénom qu’on peut donner

à notre amour.

 

Après cinquante ans d’amour il reste à nous dire

sincèrement que notre amour est devenu

un amour plus fort, fort calme aussi,

beaucoup plus profond

et je t’assure qu’à jamais.

 
(Antonio Senciales, 2015)

 

 

 

mercredi 10 février 2016

CAMINANTE NO HAY CAMINO... (francés)


Manuel Machado  (Sevilla, España, 1874-1947)
 
Toi qui marches, ce sont tes traces
qui font le chemin, rien d'autre ;

toi qui marches, il n'existe pas de chemin,

le chemin se fait en marchant.
En marchant on fait le chemin

et lorsqu'on se retourne

on voit le sentier que jamais
on n'empruntera à nouveau.

Toi qui marches, il n'existe pas de chemin

si ce n'est le sillage dans la mer...

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Caminante, son tus huellas
El camino y nada más;

Caminante, no hay camino,

Se hace camino al andar.

Al andar se hace camino,
Y al volver la vista atrás

Se ve la senda que nunca
Se ha de volver a pisar.

Caminante, no hay camino
Sino estelas en la mar.

lundi 8 février 2016

LE PETIT PRINCE

(Antoine de Saint-Éxupery)

Le Module 3 de la l'Académie FA c'est LE PETIT PRINCE.
J'ai envoyé un post à l'Académie en parlant de Gérard Philip, acteur de cinéma et théâtre français, dont je me souviens parfois. Il avait la voix la plus merveilleuse du monde à mon avis.

Voici un lien où vous pouvez écouter sa voix. Il nous raconte LE PETIT PRINCE:

https://www.youtube.com/watch?v=16KDvWdiiug

samedi 6 février 2016

UN CORPS NOUVEAU

Qu’est-ce qu’en pensez vous ?

Il  y a vraiment des gens qui ont fait de son corps un autel  et toutes les choses qui les entourent sont dirigées à remarquer un corps athlétique et superbe.

J’ai trouvé des exemples tout près de moi quand je travaillais dans la banque. Il y avait un jeune homme qui dédiait de nombreuses heures à la gym. Il avait le corps d’un dieu grec, un corps majestueux, mais il n’avait pas inventé l’eau chaude, il n’était pas du tout une lumière.

Je crois qu’on doit certainement cultiver le corps le plus possible mais avec des limitations et ne pas faire de notre  corps notre propre idole, notre alter ego.

À mon avis,  il y a des pratiques qui peuvent nous aider à placer notre corps au même niveau que notre esprit. C’est de faire notre mieux pour rencontrer une harmonie entre les deux.

Et comment est-ce que nous pourrions développer notre esprit ? J’ai lu il y a longtemps ce qu’a dit Umberto Eco —Le nom de la rose—, philosophe et savant italien à ce propos : Le bonheur s’atteint à travers le savoir et celui-ci par la lecture.

Voici un beau conseil que j’ai suivi toute ma vie et j’en suis heureux.

Je ne suis pas d’accord avec une dévotion exagérée du corps. D’autre part, je crois que ça c’est quelque chose  qui est à la mode de nos jours.

 

 

vendredi 5 février 2016

BLAGUES


Un fou tourne autour d’une bouche d’égout, en répétant :
—33...33...33...
Un passant lui demande :
—Pourquoi faites-vous cela ?
Le fou pousse l’homme dans la bouche d’égout, et dit :
—34...34...34...

 
Un père et son fils sont sur la plage.
—Oh papa, regarde le beau bateau
—Mon garçon, ce n’est pas un bateau mais c’est un yacht
—Ah oui, et comment ça s’écrit ?
—Heu..., attends..., non c’est toi qui a raison, c’est un bateau !

 
Un homme qui veut vérifier ses clignotants demande à sa femme :
—Chérie, est-ce que les clignotants marchent à l’arrière ?
Il met les clignotants et entend sa femme répondre :
—Oui ! Non ! Oui ! Non ! Oui ! Non !...

 

jeudi 4 février 2016

LA CASADA INFIEL (en francés)

LA FEMME ADULTÈRE
(LA CASADA INFIEL, Federico García Lorca)
Traduction: Jean Prévost

 Je la pris près de la rivière
Car je la croyais sans mari
Tandis qu’elle était adultère
Ce fut la Saint-Jacques la nuit
Par rendez-vous et compromis
Quand s’éteignirent les lumières
Et s’allumèrent les cri-cri
Au coin des dernières enceintes
Je touchai ses seins endormis
Sa poitrine pour moi s’ouvrit
Comme des branches de jacinthes
Et dans mes oreilles l’empois
De ses jupes amidonnées
Crissait comme soie arrachée
Par dix couteaux à la fois
Les cimes d’arbres sans lumière
Grandissaient au bord du chemin
Et tout un horizon de chiens
Aboyait loin de la rivière.
 

Quand nous avons franchi les ronces
Les épines et les ajoncs
Sous elle son chignon s’enfonce
Et fait un trou dans le limon
Quand ma cravate fût ôtée
Elle retira son jupon
Puis quand j’ôtai mon ceinturon
Quatre corsages affilés
Ni le nard ni les escargots
N’eurent jamais la peau si fine
Ni sous la lune les cristaux
N’ont de lueur plus cristalline
Ses cuisses s’enfuyaient sous moi
Comme des truites effrayées
L’une moitié toute embrasée
L’autre moitié pleine de froid
Cette nuit me vit galoper
De ma plus belle chevauchée
Sur une pouliche nacrée
Sans bride et sans étriers

 
Je suis homme et ne peux redire
Les choses qu’elle me disait
Le clair entendement m’inspire
De me montrer fort circonspect
Sale de baisers et de sable
Du bord de l’eau je la sortis
Les iris balançaient leur sabre
Contre les brises de la nuit
Pour agir en pleine droiture
Comme fait un loyal gitan
Je lui fis don en la quittant
D’un beau grand panier à couture
Mais sans vouloir en être épris
Parce qu’elle était adultère
Et se prétendait sans mari
Quand nous allions vers la rivière.

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 LA CASADA INFIEL
(Federico García Lorca)

Y yo me la llevé al río
Creyendo que era mozuela,
Pero tenía marido.
Fue la noche de Santiago
Y casi por compromiso.
Se pagaron los faroles
Y se encendieron los grillos.
En las últimas esquinas
Toqué sus pechos dormidos,
Y se me abrieron de pronto
Como ramos de jacintos.
El almidón de su enagua me
Sonaba en el oído,
Como juna pieza de seda
Rasgada por diez cuchillos
Sin luz de plata en sus copas
Los árboles han crecido,
Y un horizonte de perros
Ladra muy lejos del río.


Pasadas las zarzamoras,
los juncos y los espinos,
Bajo su mata de pelo
Hice un hoyo sobre el limo.
Yo me quité la corbata.
Ella se quitó el vestido.
Yo el cinturón con revólver.
Ella sus cuatro corpiños.
Ni nardos ni caracolas
Tienen el cutis tan fino,
Ni los cristales con luna
Relumbran con ese brillo.
Sus muslos se me escapaban
Como peces sorprendidos,
La mitad llenos de lumbre,
La mitad llenos de frío.
Aquella noche corrí
El mejor de los caminos,
Montado en potra de nácar
Sin bridas y sin estribos.
No quiero decir, por hombre,
Las cosas que ella me dijo.
La luz del entendimiento
Me hace ser muy comedido
Sucia de besos y arena,
Yo me llevé del río.
Con el aire se batían las
Espadas de los lirios.

 
Me porté como quien soy.
Como un gitano legítimo.
Le regalé un costurero
Grande de raso pajizo,
Y no quise enamorarme
Porque teniendo marido
Me dijo que era mozuela
Cuando la llevaba al río.

 

mercredi 3 février 2016

MON JARDIN AFRICAIN

Pendant les années de mon enfance au nord de l’Afrique, mon père, qui était militaire, avait une grande maison en bois à la campagne, á côté de laquelle il y avait beaucoup d’espace libre que nous pouvions utiliser comme cour de ferme et jardin familial.

 
Je me souviens que nous gardions pour notre subsistance quotidienne des animaux : des  poules –  lesquelles  nous donnaient  des œufs tous les jours -, des canards, des dindons, des lapins – qui aimaient beaucoup  manger les feuilles des  carottes-, des  cochons et une chèvre.

 
Tout à côte de la cour nous cultivions un grand jardin familial où nous semions beaucoup de végétaux: des pois, des haricots, des carottes, des concombres, des oignons, des tomates, des piments, des aubergines, des laitues, des choux, des melons, des pastèques, de la menthe, du persil et des pommes de terre, beaucoup de pommes de terre, une quantité si importante de pommes de terre, que, moi, je croyais à mon âge, que c’était toutes les pommes de terre du monde.  C‘était inhabituel d’obtenir une aussi abondante production dans ce climat africain sévère.

 
J’aimais avoir dans mes mains le feuillage de tous ces produits de la terre et jouer avec mes frères à les reconnaître par leur  forme. C’était notre façon de nous  familiariser avec les plantes. Je me souviens encore de leurs différentes formes. En outre, les mots labourer, semer, arroser, extraire, récolter, etc., sont devenus très familiers pour nous.

 
Je me rappelle aussi que nous  avions un figuier sauvage que nous donnait des figues non comestibles avec lesquelles mes frères et moi jouions comme s’ils avaient été des projectiles. Nous avions aussi un  eucalyptus de 20 mètres  du haut duquel  nous pouvions voir  les matchs de football de l’équipe de la ville.

 
Il me revient à la mémoire un jour d’été où les pommes de terre étaient  prêtes à être récoltées et où notre père nous a dit d’attendre au lendemain matin pour le ramassage parce qu’il était trop tard pour entreprendre ce travail. Nous suivîmes son conseil, mais à notre grande surprise, les pommes de terre — le beau résultat de nos efforts — furent volées pendant cette nuit là.

 
À l’époque on nous a dit que les voleurs étaient probablement des gens que l’on avait vus la veille se promener à proximité de notre jardin borné.

 
Je suis sûr que nous avons eu une jolie enfance et après cette aventure agricole je n’ai jamais vécu, jamais, avec autant de contact avec la nature. Ça a été une expérience inoubliable.
 

 

mardi 2 février 2016

À UNE DAME CRÉOLE

        Au pays parfumé que le soleil caresse,
        J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés
        Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse,
        Une dame créole aux charmes ignorés.
 
        Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse
        A dans le cou des airs noblement maniérés ;
        Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
        Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
 
        Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
        Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
        Belle digne d'orner les antiques manoirs,
 
       Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites,
        Germer mille sonnets dans le cœur des poètes,
        Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.
 
         Les fleurs du mal  
        Charles Baudelaire (Paris, 1821-1867)