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(Quatorze mots fournis par les membres de l’Académie Français Authentique. Un mot par jour).
(Baguenauder,
aveugle, éparpiller, hautbois, percer,...)
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La petite fille
avec son bâton blanc d’aveugle baguenaudait doucement dans le
village où elle habitait et dont les maisons s’éparpillaient dans la
montagne, accompagnée de son fidèle chien Chou-fleur. C’était un jour où le
soleil n’arrivait pas à percer les nuages.
Sa mère était
riche, mais la fille n’aimait pas gaspiller de l’argent parce qu’elle pensait
souvent à épargner pour ses vacances, pour acheter un hautbois de haute
qualité et pour aller aux plus de concerts de musique possible. Elle voulait
devenir une excellente hautboïste.
Elle aimait
beaucoup jouer son hautbois parce qu’elle voulait s’amuser avec les beaux sons
naturels et artificiels de la nature. C’est ainsi que quand elle s’enfonçait
dans la profondeur du bois prochain en jouant son hautbois tous les oiseaux
commençaient à gazouiller de belles mélodies avec elle. Elle aimait bien la
musique et elle pensait à s’inscrire dans un Conservatoire prestigieux pour
maitriser son instrument. Elle aimait autant la musique qu’elle menait ses
parents par le bout du nez parce qu’elle ne voulait pas perdre la main. Quand
elle jouait de la musique elle était comme un coq en pâte.
Au fil des
années, elle est devenue l’élève la plus récompensée du Conservatoire à Berlin
et ses parents l’ont fait cadeau de la plus belle chose pour elle : un hautbois
avec le son Rigoutat, modèle J, un instrument seulement joué par des
professionnels.
Quand elle a eu
30 ans, elle a rencontré le plus beau rêve de sa vie : elle a réussi à être
admise dans l’Orchestra Philarmonique de Berlin en tant que soliste. C’était un
des plus heureux événements de sa vie. Ce n’était pas de la tarte. Jusqu’ici
elle a eu du pain sur la planche, mais elle espère et souhaite que l’avenir soit
plus plaisant. En bref, elle n’avait pas la poisse.
2
(Grappiller,
merci,...)
La jeune fille
c’est déjà une belle femme adulte, dont le prénom est Cristina Diana (Cristina c’est
un prénom associé à des gens avec une
vie spirituelle bien riche et pleine) et
Diana (tel que la déesse romaine de la chasse, protectrice de la
nature.) Cristina aime vraiment revenir
de temps en temps à son village natal rendre visite à ses parents.
Cristina a
l’habitude de faire toujours dans ces moments une promenade avec son bâton blanc et son chien vers la
montagne pour y grappiller encore une fois des myrtilles, les baies de
couleur bleu-violacée à la saveur douce et légèrement sucrée.
Cristina pensait
qu’elle était devenue très connue au niveau international (elle appartenait
déjà aussi comme hautboïste titulaire à la Staatskapelle de Berlin, orchestre
international dirigé par Daniel Barenboim et à la Konzerthaus Orchester de Berlin
, comme hautboïste principale, dirigé par
Zubin Mehta), étant donné qu’elle avait toujours pris son courage à deux mains
et qu’elle avait tenu tête au travail, et aussi dû au soutien moral de ses
parents, cette fois elle voulait remarquer ce dernier fait en disant à sa mère
et à son père, nez à nez, le mot le plus ravissant pour elle dans toutes les
langues. Cristina était venue dans ce moment chez ses parents pour leur dire
tout ce que son cœur sentait pour eux, pour les répéter plusieurs fois : «Merci,
merci, merci pour tout ce que vous m’avez donné, je vous remercie pour toujours
de tout mon cœur, mes chers parents».
C’était le temps
de reprendre son travail de soliste autour du monde et elle est partie.
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P. S. Les muses
qui m’ont inspiré à écrire le petit conte ‘LE DICTIONNAIRE QUI RACONTAIT DE
PETITES HISTOIRES’ ont été les femmes que j’ai écoute jouer le
hautbois pour la première fois:
Christine
(Ulrike) Kriegel (hautboïste
allemande et amie de l’Académie)
et Cristina Gómez Godoy (hautboïste espagnole), deux personnes réelles,
en plus de mes
camarades, membres de l’Académie FA, avec les mots qu’ils m’ont fournis pour
cette histoire.
C’est une
histoire moitié réelle moitié imaginée. Voir à ce propos la biographie de Mme.
Cristina Gómez surtout en ce qui concerne les prestigieuses institutions
allemandes.
Merci
à tous.
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3
(Recherche, avoir les tripes, pas de
souci,...)
Après avoir
consacré plus de la moitié de sa vie à la musique et malgré qu’elle ne voulait
pas se reposer sur les lauriers, Cristina croyait qu’elle venait de tomber
amoureuse. Il y a eu deux hommes attirants dans sa vie dernièrement et tous les
deux ont quelque chose à voir avec la musique : un directeur d’orchestre
et un violoniste. Elle n’était pas du tout à la recherche de l’amour. Ce
qui est arrivé n’a été non plus quelque chose du jour au lendemain, mais c’est
vrai que ce sentiment est venu tout seul sans s’en rendre compte.
Comme on ne peut
pas ménager en même temps la chèvre et
le chou, elle a voulu n’avoir rien avec un des amis qui avait un cœur
d’artichaut et donc elle a pensé qu’il croyait qu’elle était une bonne poire, alors
elle a jugé bon de choisir il y a peu de temps l’homme avec lequel elle
pourrait vivre une belle histoire d’amour, mais elle ne l’a pas fait exprès.
C’est le violoniste. Il est trois ans plus âgé qu’elle. Il s’appelle Paul.
Après avoir fini
le concert du jour, Paul est venu l’inviter à dîner chez lui pour la première
fois. Elle a souhaité cela depuis longtemps, mais elle était un peu inquiète.
Elle disait à soi-même : ¡détends-toi, pas de souci ! Donc,
comme elle réellement avait les
tripes, elle avait des couilles, elle a accepté tout de suite parce qu’elle
croyait que Paul était aussi tombé amoureux d’elle.
À la fin, Cristina
a vécu une belle soirée et une très belle nuit d’amour.
4
(ruban, croquant, bonheur, boudin).
C’est moi, le
narrateur, qui vous parle. Qu’est-ce qu’on peut faire avec ces mots pour finir
un petit conte biographique qui parle de
la musique, de parents, de l’amour,...: ruban, croquant, bonheur, boudin ?
Je ne sais pas, mais je vais essayer.
Je remercie tout
d’abord les membres de l’Académie FA et Johan, avec sa vidéo, de m’avoir aidé à
penser, oui, à penser en français avec vos quatorze mots choisis avec toute
liberté, parce que l’histoire a été racontée, pensée, mijotée, directement en français, en mettant
l’espagnol à l’écart. Ça en jette !
Si vous n’aimez
pas cette fin, je vous invite à faire un petit effort pour utiliser les mots qui
restent (quatre) dans quinze lignes et nous raconter une histoire différente.
C’est parti !
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Le parcours
professionnel de Cristina a été comme une belle poignée de rubans de
couleurs, comme un torrent versicolore: Berlin surtout —jaune (ou or), rouge,
noir— ; Milan —vert, blanc, rouge— ; Londres —rouge, bleu,
blanc— ; Tokyo — rouge, blanc— ; New York — rouge, bleu,
blanc— ; Vienne — rouge, blanc —; São Paulo —vert,
jaune, bleu, blanc— ; Madrid —rouge, jaune—,...
Pense-t-elle à
continuer ? Comme celui-ci ce n’est pas un conte de fées, je peux
seulement vous chuchoter qu’elle est heureuse dans ce moment-là, très jeune
encore, pleine d’énergie, mais je ne suis pas capable de prédire l’avenir, je
ne sais pas ce qu’il se passera demain.
Il reste encore quelque mot à fournir par nos membres.
De temps à
autre, elle revient chez ses parents qui ont déjà vieilli un peu. Ils
continuent à être des croquants, des paysans pauvres, comme toujours dans leur village en Espagne.
Ils n’ont pas changé du tout leur genre de vie, malgré que Cristina ait été si
généreuse avec eux.
Dans la vie de
Cristina il y a eu de tout : lutte soutenue pour atteindre ses buts, joie,
tristesse, patience, amour, savoir faire, erreurs, bonheur,...
Bonheur : Il
y a quelqu’un —je l’ai répété plusieurs fois— qui a dit parfois quel est le
chemin pour atteindre le bonheur : «Le BONHEUR s’atteint grâce au savoir et celui-ci à travers la lecture»
(Umberto Eco, savant, écrivain et
philosophe italien, auteur de ‘Le nom de
la rose’). LE SAVOIR. Je ne sais pas. Je crois que le bonheur complet,
plein, ça n’existe pas à mon avis, ça nous comble dans certains moments isolés
de notre vie, c’est comme une étoile filante... C’est ça le bonheur : une
étoile filante.
Jusqu’á ici il
manque un seul mot pour finir cette petite histoire, un seul mot. J’espère que
ce soit un mot positif, optimiste, vitaliste, que remplisse notre esprit de
joie pour avoir eu le courage d’écrire (et de lire) un petit conte dans une langue différente à notre langue maternelle, et
malgré que
Je ne suis ni
Voltaire,
Français,
Ni Césaire,
Martiniquais,
Pour bien
raconter une histoire
Et viser tout à
coup la gloire,
j’en suis content. Il y a une autre chose dont
je suis aussi heureux : ce n’est pas facile d’écrire, de créer,
d’inventer, d’imaginer, une histoire
voire si simple autour de quatorze mots seulement. Si ça peut parler de notre
niveau actuel de français, j’en suis plus heureux. Et si ça nous aide au
maintien d’une page numérique — celle de l’Académie— qui nous intéresse à tous,
j’en suis de plus en plus heureux. En l’occurrence, moi, je presque frôle le
bonheur.
On a utilisé
jusqu’à présent treize mots/expressions : baguenauder, aveugle,
éparpiller, hautbois, percer (percée), merci, grappiller, recherche, avoir les
tripes, pas de souci, ruban, croquant et bonheur.
Il manque un
seul mot. Ça en jette !
Je voudrais qu’il
fût le mot ‘faute’ pour être en mesure de dire, dans le cas où vous n’aimiez
pas mon histoire : C’est ma faute ! C’est ma faute ! C’est ma
faute !, comme une chanson du groupe de rock français KYO, dont je vous
fais cadeau en bas.
Mais le mot dernier
vient d’arriver et voilà, c’est boudin. Vous aimez le boudin ? Comment
vais-je faire pour cadrer ce mot dans cette petite histoire ?
Cristina a eu de
tout dans sa vie : lutte soutenue pour atteindre ses buts, joie,
tristesse, patience, amour, savoir faire, erreurs, bonheur, mais il faudrait
ajouter —maintenant que nous avons un autre mot— qu’elle a une belle vertu qui
l’a aidée beaucoup dans sons parcours professionnel : elle est toujours
calme, très calme, elle aime faire du yoga et ne fais jamais du boudin, et
n’aime pas se fâcher sérieusement avec l’autrui.
Ma petite
histoire doit se terminer, donc.
Je viens de
tenir ma promesse.
C’est fini.
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