Aimez-vous la photographie ?
Quand
j’avais vingt ans j’ai découvert et aimé la photographie artisanale,
celle que l’on travaillait toujours à la chambre noire où il n’y avait aucune
lumière afin de ne pas nuire aux matériaux
que l’on utilisait en photographie (des pellicules, des papiers
photographiques, du révélateur, du
fixateur, et cetera). Je me souviens souvent de mes deux chers
agrandisseurs italiens Durst:
l’un pour le développement des photos
en noir et blanc et l’autre pour les
couleurs. Il y a cinquante ans j’étais vraiment mordu par
la photographie et son entourage (la
campagne, les villes historiques, les gens, les oiseaux, les ruisseaux et tant
d’autres choses). De nos jours le grain de chlorure d’argent a été
remplacé par le pixel, par la photographie numérique. Photoshop fait
tout maintenant. C’est le progrès. Et de l’art individuel, qu’en
reste-t-il ? Moi, quand on me voyait dans ma chambre noire chez moi, mes
proches et mes amis me disaient : à chaque fou sa marotte.
J’étais toujours ahuri quand j’entendais quelqu’un
nommer cette chambre comme noire. Mais, pourquoi ? J’y ai vu pendant toute
ma vie un tas de couleurs cachées dans
les ombres : noires et blanches et d’ailleurs vertes, jaunes, bleues,
magentas, cyans, et cetera. C’était toujours une danse mystérieuse de couleurs
qui ne s’arrêtait jamais. J’avais en ce moment, je croyais, un cœur un peu en
couleurs par l’influence de ma chambre noire et cela a marqué ma vie et ma
façon d’envisager les affaires à travers une
voie positive à moyen et à long terme. J’ai choisi toujours le chemin de l’optimisme.
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