Pendant les années de mon enfance au nord de l’Afrique,
mon père, qui était militaire, avait une grande maison en bois à la campagne, á
côté de laquelle il y avait beaucoup d’espace libre que nous pouvions utiliser
comme cour de ferme et jardin familial.
Je me souviens que nous gardions pour notre subsistance
quotidienne des animaux : des
poules – lesquelles nous donnaient des œufs tous les jours -, des canards, des
dindons, des lapins – qui aimaient beaucoup
manger les feuilles des
carottes-, des cochons et une
chèvre.
Tout à côte de la cour nous cultivions un grand jardin
familial où nous semions beaucoup de végétaux: des pois, des haricots, des
carottes, des concombres, des oignons, des tomates, des piments, des aubergines,
des laitues, des choux, des melons, des pastèques, de la menthe, du persil et
des pommes de terre, beaucoup de pommes de terre, une quantité si importante de pommes de terre, que, moi, je croyais à mon âge, que c’était toutes les
pommes de terre du monde. C‘était inhabituel d’obtenir une aussi abondante production
dans ce climat africain sévère.
J’aimais avoir dans mes mains le feuillage de tous ces produits de la terre et jouer avec mes
frères à les reconnaître par leur forme. C’était notre façon de nous familiariser avec les plantes. Je me souviens
encore de leurs différentes formes. En outre, les mots labourer, semer,
arroser, extraire, récolter, etc., sont devenus très familiers pour nous.
Je me rappelle aussi que
nous avions un figuier sauvage que nous
donnait des figues non comestibles avec lesquelles mes frères et moi jouions comme s’ils avaient été des projectiles. Nous avions aussi un
eucalyptus de 20 mètres du haut duquel nous pouvions voir les matchs de football de l’équipe de la ville.
Il me revient à la mémoire un
jour d’été où les pommes de terre étaient
prêtes à être récoltées et où notre père nous a dit d’attendre au
lendemain matin pour le ramassage parce qu’il
était trop tard pour entreprendre ce travail. Nous suivîmes son conseil, mais à
notre grande surprise, les pommes de terre — le beau résultat de nos efforts —
furent volées pendant cette nuit là.
À l’époque on nous a dit que les voleurs étaient probablement des gens que l’on
avait vus la veille se promener à proximité de
notre jardin borné.
Je suis sûr que nous avons eu une
jolie enfance et après cette aventure agricole je n’ai jamais vécu, jamais,
avec autant de contact avec la nature. Ça a été une expérience inoubliable.
1 commentaire:
beaucoup de nostalgie :)j'aime ce genre de texte
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