mercredi 3 février 2016

MON JARDIN AFRICAIN

Pendant les années de mon enfance au nord de l’Afrique, mon père, qui était militaire, avait une grande maison en bois à la campagne, á côté de laquelle il y avait beaucoup d’espace libre que nous pouvions utiliser comme cour de ferme et jardin familial.

 
Je me souviens que nous gardions pour notre subsistance quotidienne des animaux : des  poules –  lesquelles  nous donnaient  des œufs tous les jours -, des canards, des dindons, des lapins – qui aimaient beaucoup  manger les feuilles des  carottes-, des  cochons et une chèvre.

 
Tout à côte de la cour nous cultivions un grand jardin familial où nous semions beaucoup de végétaux: des pois, des haricots, des carottes, des concombres, des oignons, des tomates, des piments, des aubergines, des laitues, des choux, des melons, des pastèques, de la menthe, du persil et des pommes de terre, beaucoup de pommes de terre, une quantité si importante de pommes de terre, que, moi, je croyais à mon âge, que c’était toutes les pommes de terre du monde.  C‘était inhabituel d’obtenir une aussi abondante production dans ce climat africain sévère.

 
J’aimais avoir dans mes mains le feuillage de tous ces produits de la terre et jouer avec mes frères à les reconnaître par leur  forme. C’était notre façon de nous  familiariser avec les plantes. Je me souviens encore de leurs différentes formes. En outre, les mots labourer, semer, arroser, extraire, récolter, etc., sont devenus très familiers pour nous.

 
Je me rappelle aussi que nous  avions un figuier sauvage que nous donnait des figues non comestibles avec lesquelles mes frères et moi jouions comme s’ils avaient été des projectiles. Nous avions aussi un  eucalyptus de 20 mètres  du haut duquel  nous pouvions voir  les matchs de football de l’équipe de la ville.

 
Il me revient à la mémoire un jour d’été où les pommes de terre étaient  prêtes à être récoltées et où notre père nous a dit d’attendre au lendemain matin pour le ramassage parce qu’il était trop tard pour entreprendre ce travail. Nous suivîmes son conseil, mais à notre grande surprise, les pommes de terre — le beau résultat de nos efforts — furent volées pendant cette nuit là.

 
À l’époque on nous a dit que les voleurs étaient probablement des gens que l’on avait vus la veille se promener à proximité de notre jardin borné.

 
Je suis sûr que nous avons eu une jolie enfance et après cette aventure agricole je n’ai jamais vécu, jamais, avec autant de contact avec la nature. Ça a été une expérience inoubliable.
 

 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

beaucoup de nostalgie :)j'aime ce genre de texte